J’ai voulu (et oui, moi aussi... soupir) écrire un billet sur le maitre de l'horreur. Comme des millions de lecteurs à travers le monde, je suis fan ! Et comme tout admirateur qui se respecte, j’ai envie de parler de mon auteur favori !
Voici, je l’espère, un sujet un peu novateur : les animaux de compagnie chez Stephen (pour les intimes).
On reconnaît la « patte » de cet écrivain génial à son ambiance particulière et inimitable. Il a le don de nous transporter au cœur de situations surnaturelles incroyables où l’horreur croise la banalité du quotidien et les replis plus ou moins sombres de l’âme...canine ou féline.
En effet, avez-vous remarqué que, dans les écrits du Maître, les animaux dits de « compagnie » ne sont pas forcément les meilleurs amis de l’homme ?
LES CHIENS
- Cujo, 1982
Loin de l’image d’Epinal du St Bernard avec son tonneau de rhum autour du cou, Cujo accomplit son travail de chien de garde en protégeant le garage de son maître. Il est tellement professionnel qu’il en devient « enragé ». Sa rencontre avec une chauve-souris en est certainement la cause !
- Les Tommyknockers, 1989
Pete, chien beagle, n'est pas le personnage principal. Son état révèle l'évolution physique et psychique de sa maîtresse Bobby, une écrivaine qui a découvert un vaisseau extraterrestre enfoui dans la forêt.
- Le molosse surgi du soleil, 1990 (recueil « Minuit 4 »)
Un adolescent reçoit un appareil photo pour son anniversaire mais celui-ci ne fonctionne pas. Il produit toujours la même photo, celle d'un chien terrifiant qui se rapproche à chaque nouveau cliché. Une histoire qui a du mordant, non ?
- Laurie, 2019
L’héroïne est une chienne croisée Border Collie et Mudi (Ne me demandez pas ce que c'est !) et l'antagoniste, un alligator énorme et rusé. (Stephen King a écrit ce texte en pensant à sa chienne Corky, Molly). Ne versez pas de larmes de « crocodile », le maître et son chien s’en tirent.
- Elévation, 2019
Deux chiens jouent ici le rôle d'élément perturbateur, celui qui va déclencher la confrontation entre Scott et ses voisines. Crotte, alors ;)
LES CHATS
- Simetierre, 1985
Church, le chat d'une famille installée dans une petite bourgade du Maine, se fait écraser sur la route. Enterré dans un cimetière indien pour animaux, le chat revient, assez différent... Pensez-y la prochaine fois que votre chat viendra ronronner sur vos genoux !
- Un chat d'enfer, 2008 (recueil « Juste avant le crépuscule »)
Il s'agit d'un tueur à gages engagé pour tuer un chat. Le félin a une mission bien particulière : celle de venger des milliers de ses congénères morts pour l’obtention d’un brevet pharmaceutique. J’ai bien peur que notre tueur trouve « la pilule » dure à avaler ...
- Docteur Sleep, 2013 (Suite, très éloignée dans le temps, de Shining, 1979)
Dans l’hospice, où travaille Danny, se trouve un chat nommé Azzie. L’animal prend place aux côtés des patients lors du dernier passage. Stephen King s’est inspiré très librement de l'histoire d'Oscar, un chat de Rhode Island, lui aussi sensible à la mort proche de patients en phase terminale. Le chat est ici thérapeute, et non plus créature démoniaque.
AUTRES
- Mon joli poney, 1993 (recueil « Rêves et cauchemars »)
Non, ce n’est pas un jouet de Noël ! Cette nouvelle ne parle pas d'un équidé mais des petits bonheurs de la vie. C’est une leçon sur le temps qui passe.
- Rat, 2021 (recueil « Si ça saigne »)
Excellente nouvelle, bien horrifique comme on les aime ! Ici le rat propose une offre diabolique : « une bonne histoire contre une vie » ... (Et vous, quel est votre choix ? Hum !)
BREF ! Nous n’avons pas toujours besoin d’une créature irréelle pour avoir le frisson !
Eh bien ! Après toutes ces recherches, je me replongerais bien dans un bon vieux roman du King ! Alors bonne lecture !!
Si vous aussi, vous êtes fan des histoires de Stephen, venez en discuter avec moi !
VALERIA
(Merci à ma copine Irène pour son aide ;)
P.S. : Pour les « purs et durs » (Sauf « Misery »), il y a une petite liste avec les animaux dits « sauvages ». A vous de voir...
Annexe : LES ANIMAUX SAUVAGES
- La nuit du tigre, 1978
Un cirque, un dompteur, un tigre ... (disponible en français dans la revue Bifrost n°80)
- Le singe, 1987 (recueil « Brume »)
Evitez d’acheter ce jouet à votre enfant, d’accord ? Je vous promets, c’est mieux !
-En ce lieu de tigres, 1987 (recueil « Brume »)
Comme « cantine », quoi de mieux pour notre tigre qu’un collège ? Surtout que « la viande » est bien fraiche…
- La part des ténèbres, 1990
(Ce livre romance un épisode réel subi par Stephen King : la révélation de son pseudonyme). Méfiance ! Si des moineaux se rassemblent par milliers autour de votre maison, c’est que votre double « de plume » essaie de vous tuer !
- La tour sombre, tome 3, 1992 (épisode de l’ours)
Roland, le pistolero, et Eddie Dean, un drogué new-yorkais, affrontent un gigantesque ours cyborg, nommé Shardik. (Le familier de Terminator ?).
Il ne faudrait pas oublier Ote, le bafou-bafouilleux de Jake, un jeune garçon, membre du Ka-tet. Animal intelligent et fidèle, sorte de raton laveur, il répète la fin des mots.
- Les yeux du dragon, 1995
C'est une œuvre à part, un conte à destination de sa fille Naomi. Un roman de fantasy jeunesse. Il n'y a de dragon, que la tête empaillée qui permet d'espionner la chambre du Roi.
- Rose Madder, 1995
Ce roman raconte la fuite de Rosie, victime de graves violences conjugales. C'est aussi l'histoire fantastique d'un tableau dans lequel elle se réfugie pour échapper à son mari et où se cache un minotaure revisité. Selon la légende, le Minotaure est une créature mi-homme, mi-taureau et avait comme habitude de dévorer de jeunes vierges. Deux millénaires plus tard, avec l’avènement des droits de la femme, « notre » Minotaure s’en prend aux maris maltraitants. Il faut bien évoluer, non ?
- La petite fille qui aimait Tom Gordon, 2000
Voici un roman court : une fillette de 9 ans se perd dans la forêt pendant plusieurs jours et tente de survivre.Un « ours » la traque. (Non, ce n’est pas une nouvelle version de Man vs Wild).
- Sleeping beauty, 2018 (co-écrit avec son fils Owen)
Comment faire de l'horreur avec des insectes ? Loin de « la nuit des cafards » de D.R. Koontz, King a choisi des insectes inoffensifs : les papillons de nuit. Toutes les femmes succombent au sommeil et s’entourent d’un cocon d’où il ne faut surtout pas les sortir, (influence du film « l’invasion des profanateurs dans sa première version ?) Ces femmes, en réalité, vivent à l’intérieur de leur sommeil, dans une forêt irréelle (allusions à un tigre blanc, un paon, un serpent et un renard). Seule femme à dormir normalement, Evie attire les phalènes, sensés apporter le sommeil et le rêve. (« Ça » ne vous rappelle pas quelqu’un ?)
Veuillez m’excuser si j’ai oublié de citer des animaux qui vous semblent importants. La bibliographie du Maître est si riche et impressionnante, que j’ai sûrement commis des oublis.
Bonne lecture à tous !
Cet article a servi de base à une parution sur le site Stephenkingfrance , en collaboration avec Emilie, l'administratrice du site. (Gazette#68)
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Personnellement, après avoir lu cet article, j'ai voulu reprendre la lecture de tous les livres du King...
Dans ce bestiaire, mon préféré est celui de Rose Madder